Bin El Ouidane

B E O .

La découverte de ce magnifique site s'est surtout faite par le biais de Seasons à travers une vidéo très bien tournée. L’hiver 2009, bien calé au fond du canapé le film est passé; paysages; poissons; exotisme. Bien des articles narraient déjà ce lac, mais là, c’était palpable. Mon envie d’y aller aussi!!!!

Branlement de combat, passeports, renseignements tarifs, préparation du matériel, et hop nous voilà partis.

Vendredi 7 mai 2010. Nous nous posons à Casablanca, il fait bon, trop bon, chez nous ça caille. Clément nous reçoit à la croisée des chemins d’Ouaouizerth, un endroit qui surplombe le lac.

Le peu que l'on voit Gaelle et moi nous laisse rêveurs. C’est notre premier grand lac, on est médusés. Que c’est beau, la couleur ocre, le bleu limpide, l'immensité. La magie opère.

Samedi. Après avoir fêté l’annif de Clément, le lendemain on touche l’eau. Les choses sérieuses vont commencer. Le choix du terrain ou du vent, ce sera la dent de Vladimir Dracul. Un tas de matos flotte devant les îles de la baie du camp. On charge les sacs. Arrivés sur le poste le guide nous monte le camp et donne les dernières infos du site de pêche. Sondage de la zone, réflexion sur la technique, stratégies d’amorçages? Que des questions!!!!!

Nous avons opté pour du micro spot, vu que 3 autres pêcheurs devant nous avaient amorcé massivement pour un bon "capot"!!! Deux cannes aux maïs et une démon hot démon. Ça le fait bien, sur la "Dracul point".

19h, un gros poisson bien lourd. Ma fainéantise à ne pas vouloir prendre le bateau, à faire le beau, se solde par une casse!!

20h 15 départ, la canne saute sur la pique, la grenouille du prologic s’emballe. Gaga saute, canne à la main, dans le 2.30. J'emboîte le pas avec l’épuisette. Le moteur fuse contre le vent, le poisson nous tracte vers la pointe. Il utilise le courant, sonde violemment à plusieurs reprises et finit vaincu avec honneur. Arrosage du tapis, pesée, et séance photo... une belle de 15 kg.

Gaelle a bien commencé!!!

Dimanche. 3 belles communes de 10 à 12 vont se poser sur le tapis et remplir la carte de l'olympus. Il faut bien les arroser pour ne pas sécher le mucus et faire vite en journée à cause de la chaleur.

Lundi. 11h30 la canne de la pointe excite le coq. Le moulin file lentement vers le large. Contact, la "Léon" plie tendrement le haut de son blang. Gaelle motorise à la perfection le bateau et s’éclate dans les énormes vagues. Ça surfe quel délire!!! La belle tire, se donne à fond, le frein réglé tout doux crisse d’un bon son . Elle laisse apparaître sa robe. C'est une fully, houa une fully!! Le poisson à ne pas rater. Ses grandes écailles brillent sous l’eau. Ses reflets scintillent. Moment magique!!! Doucement l’épuisette pénètre h2o. Un dernier rush, cela aurait été bizarre de sa part. Elle se rend, la canne haute elle arrive bien à plat sur le flanc, rentre sur les mailles et hop. On la contemple, la joie se lit sur nos visages. Notre objectif est atteint, une superbe miroir. On ne court pas après les spécimens hunter, on ne cherche pas la gloire. Juste du plaisir!!!!

16h, je crois qu'une mystérieuse Marocaine siffle mon postérieur. Je me baigne!!!  Merde, réveil c'est ma ligne. Je sors de l’eau, empoigne le pommeau qu'elle a failli m’enlever des doigts. Je subis et cède quelques pas en avançant. Bateau!!!! Ce poisson est un furieux!!!! Il est en train de me mettre la misère, tire, donne des coups de tête, monte latéralement, sonde à  plus de 30m de profondeur. Ce doit être un monstre? Je ramasse. Il remonte les vagues, quelle puissance. Dés qu’il approche ça repart, rush sur rush explose en surface d’un saut. Il est malade!!!! Je n’aime pas brider, treuiller et matraquer le poisson, ça fait 40 minutes que l'on se bat. Une commune, elle finit au fond du filet, quelle vaillante. Plus tard, je dirai "quel vaillant" ce beau mâle de 13.

19h25. La nuit pointe son nez, cocorico -cocorico comme dans la chanson, ça roule, ça tourne ça glisse dans les anneaux. Ladie Gaga réchauffait la popote, moi, trop loin et préoccupé par la lumière du coucher de soleil. Ferre, crie, gesticule comme un pantin. Le diablotin à ressort est déjà dans le taipan. J'arrive essoufflé, tout va très vite, tenir le poisson éloigné du bord pour éviter la casse. Moteur en branle, gagner du fils. Ça approche. C’est violent, tous les poissons sont combatifs comme des "fischs" de rivière.

Elle use la bête, la bête use ma belle.

Je souris de la voir se démener ainsi, ce n’est pas sa première grosse baston. On préfère prendre le temps et poser avec des écailles. C'est dur des bons rushs voire des runs. Ça secoue les barbillons, tord la tête et les branchies.

" Non, non, je ne rentrerai pas dans l’épuisette."           "   Moi ; je te dis que si "

Ça plie, ça freine, ouf elle y est. Comme d’hab, une superbe commune de 12.

21h30 toujours autant d’adrénaline sur ces carpes boostées au soleil et à la Terre de Feu. Une autre commune de même taille, le lac possède juste 30% de miroir.

Mardi. Le temps a radicalement changé, le vent souffle énormément. Des nuages très noirs obscurcissent le ciel, le bleu se tamise, l’eau a les reflets sombres, la terre laisse échapper cette odeur familière avant la pluie.  La bordure devient sang, le disque d'or a disparu, d’épaisses boules d’écumes longent les roches. Une princesse fait courir la grenouille, sortie en trombe du biwi. Une petite commune de 8 sera surélevée en signe de "victori , victori" . Portée à bras au dessus de la tête; bon César, je la dépose délicatement dans son milieu. Au revoir, adistiat sadits.

Mercredi. Rien ne change le vent est plus fort encore. Le froid s’installe, chute de température on passe de 34° à 17° et l’eau de 24° tombe à 15°. La décision est prise de déménager dans la baie à côté, enclavée par la roche , personne ne l’a pêchée avant nous. Beaucoup moins de vent, passage de l'éco, il y a du poisson. La dépose des lignes est délicate, le site est très rocheux. Nous avons profité de la journée pour faire de la photo, découvrir les alentours. Les chèvres viennent manger le maïs dans la gamelle. Des pêcheurs locaux très sympas nous demandent si on a des petits hameçons pour la perche soleil. Pensez à en prendre !!!  1 heure du mat, croiii croiii, puis plus rien. La flemme de me lever, il pleut à torrents. Au réveil je relève la grenouille, le bas de ligne est sectionné. Le plomb a dû se coincer entre deux roches.

Jeudi. Nous déménageons pour la baie des Francais, on voulait essayer de pêcher plusieurs postes. C’est un peu avec regret, car je suis sûr que là ça aurait piqué. La météo est la même. Nous avons eu une fin de semaine très déprimante (voir ma tête dans un delire) et reposante. Les poissons n'ont pas encombré le tapis.

Vendredi. On va se préparer pour le départ. Ranger le matos au mieux, laisser un peu de place pour celui qui est encore utilisé, mais sans trop d’espoir de toucher quelques choses.  DIX poissons c'est honorable et toujours mieux que 0. Sur l’île, avec 12 cannes, quatre pêcheurs ont fait mieux. Juste un peu plus de 120 poissons dont une dizaine de plus de 10kg, un banc de petites les a harcelés. Ils étaient morts de fatigue, c’est tout de même une belle prestation.

Des souvenirs impérissables. L’accueil des gens, la misère dans laquelle ils sont ne les empêchent pas d’être courtois et de prendre du temps pour discuter avec nous. L’accueil de l’équipe de Maroc carpe aventure est extraordinaire, toujours très avenant, la nourriture de très bonne qualité, bien relevée, très exotique.

Bientôt, j'espère encore avoir mal aux bras. L’éclaireur y retourne accompagné de fidèles amis pour juin 2011.

Belles Marocaines, chauffez les nageoires, on arrive bientôt!!