Les deux pieds nickelés La dernière semaine pour

Les deux pieds nickelés

La dernière semaine pour les estivants. Plus de pédalos, de barques, de Kayaks, de planche à voile et de question.

Il y a quoi comme poissons dans ce lac ?

Et vous pêchez quoi ?

Et comment vous la pêchez la carpe ?

C'est bon à manger ?

Et après l'avoir prise ?

Et le matériel, il faut tout ça ! Mais ça doit coûter cher !

Je vous passe toutes les autres questions auxquelles vous devez tout comme Daniel et moi être habitués.

Les derniers jours d'août 2011, tous les soirs, vers 18 heures 30, un seau rempli de graines (blé, maïs, chènevis, pellets, noix tigrées) le tout trempé pendant plusieurs jours avec du sucre et des branches de fenouil sauvage pour le goût anisé. Après quelques temps de macération, le sucre du maïs fait son effet et se transforme en alcool... Plusieurs séances d'amorçage et nous voyons quelques signes de présence dans les nénuphars.

Premier jour de pêche. Pas avant 16 heures ou 16 heures 30. Ceci pour éviter les promeneurs et les amoureux de la sieste et les amoureux tout court.

Trois cannes chacun Daniel et moi montées sur des rod pod trafiqués avec des vieux piquets d'auvents pour tenir les détecteurs hors d'eau et l'attente commence.

Le premier jour en fin de journée, nous avons la visite de plusieurs brèmes et mulets sur nos lignes. Il n'y a pas de poisson-chat dans ce lac. Les mulets du lac sont très batailleurs et ne se rendent qu'après plusieurs rushs.

Les canards plongeurs nous surveillent et font le tour de nos lignes ce qui a le don de nous énerver car le fond est d'environ 1 mètre à 1,20 m. Daniel a amené sa fronde et de vieilles billes en terre qui datent de notre enfance.

Premier jour, pas de carpes en vue pourtant elles sont là dans les nénuphars et elles sautent !!!

Deuxième jour, le matin de très bonne heure, quelques louches de préparation amenées à la nage sur les bancs de sable entre la vase et les nénuphars.

Retour à la maison (13 kms) en attendant la fin de l'après midi.

Nous sommes sur place, il est 16 heures 00. Le père CLAVERIE est occupé à aménager sa tonne à canards pour la chasse. Il accoste avec sa barque et sa longue perche. Il est habitué à nous voir, il connaît la famille et m'a connu tout petit quand je venais garder les vaches au bord de l'étang avec mes cousines.

La conversation commence « de mon temps.... je me souviens... quand j'étais plus jeune.... etc.... etc.... »

18 heures 30. A son âge, l'heure de la soupe c'est sacré. Il se prépare à nous quitter quand le détecteur de Daniel sur la ligne placée la plus à gauche dans le banc de nénuphars se met à chanter. Quel chant mélodieux.

Prise de contact avec la bête, ferrage ample et ferme. Elle se tanque dans la végétation, donne des coups de tête et ne bouge plus.

Daniel relâche la pression, donne du mou et quelques minutes après, nous voyons la tresse bouger ! Elle se dégage toute seule. Nouveau ferrage et départ dans l'eau libre. Elle se bat et ne veut pas se rendre. Nous sommes tous les deux dans l'eau jusqu'au torse en équilibre sur les pieds de nénuphars. Daniel avec la ligne, et moi à côté avec l'épuisette... les pieds nickelés...

Les minutes sont longues quand on est prêt à partir à l'eau à chaque instant....

Il va falloir lui faire traverser à nouveau le banc de nénuphars. Plus vite dit que fait...

Au bout de 20 minutes, elle donne des signes de fatigue ne prend plus autant de tresse à chaque rush et elle vient sur le flanc tout doucement à l'épuisette non sans nous avoir au passage gratifiée de violents coup de queue, histoire de finir de nous tremper.

C'est une belle commune ; la queue est rouge vif, pas de trace de capture précédente.

Retour à la terre ferme en faisant attention de ne pas perdre pied.

Et tout cela sous le regard du père CLAVERIE qui n'en revient pas et qui n'arrête pas de se gratter le béret. Il repart dans ses souvenirs..... La belle est pesée, mesurée photographiée, un peu plus de sept kilos que du muscle.

Vendredi 02/09.

Visite de bonne heure au poste de pêche.

Un pêcheur au coup est en place.

Il touche de beaux gardons puis plus rien... Une chasse de brochet.... Et les gardons reviennent.

Nous partons sur un poste à quelques dizaines de mètres plus loin. Il est libre. Malgré que nous soyons encore en fin de période estivale, il y a encore du monde à la pêche.

Si le poste de Daniel est libre, nous pêcherons chacun dans notre coin de nénuphars.

17 heures 00, le coin de pêche de Daniel est libre, le mien aussi. Des papiers, des carnets d'hameçons et du crin sont dans un coin. (ordures) le pêcheur au coup a du dérouiller si les carpes sont montées sur ses appâts !!

Nous sommes en place depuis une heure. Daniel deux départs prometteurs, mais toujours la même histoire ; les nénuphars, le combat et la décroche ou la casse.....et....m...... Il fulmine. Déjà qu'il n'a pas trop de patience bien qu'à la pêche il soit relativement calme.....

La ligne est retendue..... dans les nénuphars.

Un quart d'heure après nouveau départ toujours sur la même ligne. Le poisson est bridé d'entrée par Daniel. Mais il se plante dans les nénuphars. Lâcher de tresse et attente.... La tresse bouge, nous sommes à l'eau sous l'œil des promeneurs qui appellent au téléphone les amis, les parents « venez vite » sur les lieux.

Nous devrions faire payer le spectacle. Dans l'eau jusqu'au ventre, l'un la canne au-dessus de la tête, l'autre l'épuisette et nos épouses qui sont venues nous voir qui se tordent de rire.

Une belle bagarre. Tout cela après avoir déserté mon poste.....

La carpe est remise à l'eau après les traditionnelles séances photos, taille et bise.

C'est mon détecteur qui chante ! Déplacement de foule !

Mon poste est moins encombré en nénuphars mais nous avons moins de place pour manœuvrer. Elle connait son coin, la vieille barque échouée et envasée, les vieux poteaux d'une ancienne tonne à canards et les nénuphars qu'il y a sur ma gauche.

Pas encore secs tous les deux, mais déjà à l'eau et toujours les mêmes gestes. L'épuisette a changé de main. De l'eau jusqu'au épaules. Il faut passer la barrière des nénuphars et des vieux piquets. Mais elle ne semble pas d'accord !!! On rend de la tresse, on mouline, on pompe...

20 minutes de combat et une belle commune sur le tapis 8 kg + couleur magnifique, écaillage de toute beauté et la caudale rouge sang. Pas de trace de précédente capture. Une vierge, à notre époque !!

Samedi jour de course au marché à Dax.....

Dimanche 04/09.

Le jour du seigneur est aussi le jour des promeneurs des pédalos des planches à voile et des bateliers qui font la promenade de la découverte du courant d'Huchet (magnifique à voir).

Pas la peine de s'énerver pas avant 16 heures à la pêche.

Le matin, quelques louches de graines qui fermentent au poil !!

Mise à l'eau des lignes vers 17 heures 00.

Le père CLAVERIE amène ses canards et oies en plastique et com...d'hab... on discute puis il s'en va.

19 heures 00 premier appel sur une canne à Daniel. Il discute avec des promeneuses. Je prends la canne, je ferre. Il y a du répondant et les nénuphars...

Bagarre dans la végétation, coups de queue, cabrioles, départ dans l'eau libre la bobine chante... chante... puis plus rien. Décrochée sans avoir pu la voir en entier mais d'après la caudale, c'était du lourd... Dommage.

Nouveau départ ... Daniel ferre, l'histoire se réécrit pour le même résultat.

Je vous fais grâce des jurons de l'intéressé qui met en cause la terre entière...

Un autre départ 20 heures 00 plus de père CLAVERIE, plus de spectateurs mais toujours la même musique. Nénuphars et compagnie. Entrée dans l'eau à la rencontre de la carpe. Il est impossible de la faire sortir du champ de nénuphars. Il faut arriver pratiquement à l'aplomb de la bête pour avoir quelques chances de la mettre au sec. Si on essaye de la faire venir en force, c'est la casse et le risque de la blesser gravement à la gueule, irréalisable et misérable.

30 minutes de combat en équilibre sur les pieds de nénuphars puis le tapis de réception. Une belle 8 kg semblable à ses sœurs. Très belle bête.

Pas le temps de rincer le tapis de réception, ranger le sac de pesée, c'est mon détecteur qui chante.

Sprint de cinquante mètres jusqu'à mon poste. Elle est loin la belle et elle continue à s'enfuir. Serrage du frein, petit ferrage et prise de contact. Ca tire et ça se défend. Je joue les Shadocks . Je prends du fil, je donne du fil. Ca vient tout doucement non sans coups de queue et cabrioles. Les dorsales sont toujours aussi dangereuses pour le fluoro.

Nous sommes à l'eau jusqu'au épaules seules nos têtes dépassent. Les rôles sont inversés. Daniel avec l'épuisette et moi la canne bien au-dessus de ma tête...

La coquine est à proximité des nénuphars. Si nous avançons encore un peu, nous n'avons plus pied. Il faut à tout prix lui faire traverser le champ de nénuphars sans accrocher et se méfier des piquets. La canne est haute, la carpe est presque en surface mais elle fait encore des cabrioles, donne des coups de queue et le jour baisse...

Une dernière traction, un maître coup d'épuisette de Daniel et cela après 30 minutes de combat.

Bise – photos- peson un peu plus de 9 kg.

Une belle commune d'un lac Landais vierge de toute capture et qui nous a donné beaucoup de plaisir tout comme ses compagnes.

Daniel et moi avons entendu parler de 30 kg+ dans ce lac et en ce qui nous concerne, notre record dans ce lac est de 26,300 kg en septembre 2007.

Depuis, nous n'avons pas dépassé les 15 kg. L'espoir fait vivre.

(Avec une gueule comme ça comment voulez vous que les zones d'amorçage ne soient pas bien nettoyées).

Ce soir là au retour à la maison, je peux vous dire que l'apéro était bon.

Une tournée chacun !!!! En vacances, nous habitons des appartements mitoyens!!!

Michel & Daniel